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juin 1590. 55
escorta heureusement un convoy de vivres, et le conduisit à Paris, après avoir pris sur la Marne un grand batteau chargé de munitions des royalistes; et fit entrer le tout par la porte Saint-Antoine.
Le lendemain dix-huitiéme du mois de juin, le roi de Navarre fit canoner la ville; mais sans dommage, sinon de quelques cheminées qui furent abbattues, et un homme qui lut blessé aux jambes. Le duc de Nemours lui répondit par autant de coups de canon, qui n'eurent pas plus d'effet que ceux des royalistes.
Le dix-neuviéme, le roi de Navarre dès la pointe du jour fit jouer son canon, auquel le duc de Nemours a fait répondre; et dit-on que le Béarnois y a perdu nombre de soldats du coté de Mont-faucon.
Le mercredy vingtième du mois 4e jum*. Ie bled, dont on avoit fait la recherche il y a environ un mois, manqua pour les pauvres gens; et n'avoient autres choses à manger que des bouillies faites de son d'avoine : encore sont-elles très-cheres. Ce qui augmenta leurs plaintes et leurs crieries.
Le vendredy vingt-deuxième, l'ambassadeur d'Es-. pagne commença de donner aux pauvres six-vingt écus par jour, pour leur acheter du pain. Le légat donna cinquante mille écus pour la même fin,et fit vendre ou engager son argenterie, et ne retint pour lui qu'une cuillière d'argent.
Le même jour, ledit ambassadeur ayant vû que le peuple se réjoûissoit ct chan toit les louanges du roi d'Espagne, il fit jetter en passant par les carrefours, à grandes poignées, des demi-sols, dont il avoit fait battre une grande quantité aux armoiries d'Espagne. Ce qu'il promit continuer quelques jours.
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